mercredi 16 novembre 2016

La révolution Trump atteindra-t-elle la France ?


En politique l’imprévu peut parfois se produire. Alors que tous les sondages, toutes les enquêtes, tous les politologues, toutes les radios et télévisions, tous les financiers, tous les media, tous les journalistes du Système non seulement annonçaient la victoire inéluctable d’Hillary Clinton à la présidentielle américaine du 8 novembre mais encore expliquaient que Trump ne pouvait pas gagner, qu’il n’avait même pas la moindre chance d’accéder à la Maison-Blanche, le tribun new-yorkais a fait mentir tous ces oiseaux de mauvais augure en remportant sur sa rivale démocrate, chouchou des media et couvée par les banquiers de Wall Street, une victoire sans appel : Donald Trump a en effet remporté 306 grands électeurs contre 232 pour sa concurrente. Il l’a emporté dans trente Etats contre vingt seulement pour Hillary Clinton. Hormis la côte Ouest (Californie, Oregon, Washington), le nord de la côte Est (Maine, Massachusetts, Connecticut, New Jersey, Delaware, Maryland, Virginie) et l’Etat de New York acquis à l’épouse de Bill Clinton, tout le reste de l’Amérique s’est donnée au candidat du Parti républicain : Trump fait carton plein dans le Sud, de la Floride au Texas, de la Louisiane à la Caroline du Sud mais il gagne aussi les Etats autour des grands lacs (Wisconsin, Michigan, Ohio) pourtant traditionnellement démocrates et tout le centre du pays, du Kansas au Kentucky, du Nebraska au Tennessee.

La victoire de Trump, c’est celle du peuple face aux élites, des autochtones face aux allochtones, des pauvres, des oubliés et des méprisés face aux banquiers, aux financiers et au show-biz qui soutenaient quasiment comme un seul homme la candidate démocrate, de la minorité silencieuse et invisible face aux minorités visibles et ostentatoires. Comme l’a analysé sur RTL Eric Zemmour la victoire de Trump est une immense gifle pour la bien-pensance, pour les élites, pour les media, pour les sondeurs qui se sont une nouvelle fois trompés, pour les communicants qui conseillent toujours de lisser le discours, de l’édulcorer, de lutter contre les discriminations, contre le réchauffement climatique. Trump, a ajouté à juste titre le chroniqueur, c’est la défaite du féminisme, de l’antiracisme, du cosmopolitisme, de l’écologie, bref la défaite de l’idéologie dominante.

La révolution Trump, c’est le réveil d’une Amérique blanche et populaire qui se sait méprisée et oubliée et qui ne veut pas mourir, qui se bat contre des tendances démographiques qu’elle sait lui être défavorables. La victoire de Trump, c’est la revanche du mâle blanc hétérosexuel contre les minorités ethniques et sexuelles, contre le lobby LGBT et contre le lobby prétendument antiraciste et sa discrimination positive. Plus d’un demi-siècle après l’instauration des droits civiques, l’Amérique blanche dit son ras-le-bol, son haut-le-cœur de voir son pays envahi, défiguré, trahi. Car le Grand Remplacement n’existe pas seulement en France et en Europe, il concerne tout l’Occident et singulièrement les Etats-Unis qui font face à douze millions d’immigrés illégaux et dont la frontière avec le Mexique est poreuse.
La victoire de Trump, c’est à la fois une révolte contre le libre-échange qui détruit les emplois et les usines (le candidat républicain a fait un carton chez les ouvriers d’entreprises désaffectées, ruinées ou délocalisées) et contre le sans-frontiérisme qui impose une immigration de peuplement sans tri qualitatif ni seuil quantitatif.

Le triomphe de Trump, c’est un Brexit à la puissance dix, c’est un Brexit planétaire qui annonce le réveil, au moins partiel, des peuples occidentaux. Après la Russie, la Hongrie, la Pologne et, d’une certaine manière l’Autriche, après le Brexit le 23 juin, cette victoire du 9 novembre est objectivement une très bonne nouvelle. On peut à certains égards la comparer à la chute du mur de Berlin qui eut lieu également un 9 novembre, il y a vingt-sept ans, en 1989. Comme si un nouveau monde émergeait. Comme si l’on entrait vraiment dans le XXIe siècle.

Donald Trump est une personnalité haute en couleur, charismatique et chaleureuse. C’est un battant et un gagnant. Il a su, grâce à son talent, à son énergie, à son culot, à son savoir-faire, à son génie, bâtir un immense empire immobilier. Et dans son premier discours après sa victoire, il a dit sa volonté d’engager un programme de grands travaux, de vastes constructions de routes et d’autoroutes pour créer des millions d’emplois. Il a expliqué qu’il gérerait le pays comme ses entreprises en faisant en sorte que chacun réalise son potentiel, donne le meilleur de lui-même au service d’un projet collectif et patriotique enthousiasmant et rémunérateur. S’il y a sans doute beaucoup de critiques à faire au mode de vie et de pensée des Américains, il faut toutefois leur reconnaître un certain nombre de qualités. Ce n’est pas un peuple d’assistés. On ne peut pas toujours hélas en dire autant de la France. Les Américains n’ont pas une mentalité de fonctionnaire pressé de quitter son bureau dès que l’horloge indique dix-sept heures. Les trente-cinq heures obligatoires chez eux, c’est impensable. Ils ne ménagent pas leurs efforts et savent récompenser l’initiative, la prise de risque, l’audace, la ténacité, la persévérance, le talent, l’effort, le mérite, le courage. Un entrepreneur qui a réussi socialement grâce à son travail et à son mérite est là-bas honoré, respecté, cité en exemple, ici il est suspecté, diffamé, envié et l’on fait tout pour le déconsidérer et le détruire après l’avoir écrasé d’impôts, de charges et de taxes. Plusieurs fois Trump a fait faillite, plusieurs fois il s’est relevé. Et en devenant président des Etats-Unis il réussit son plus beau coup. Il a toujours cru en son étoile, a toujours refusé les pensées négatives et démobilisatrices, a suivi son flair et son instinct qui ne l’ont manifestement pas trompé.

Pendant toute sa campagne il a parlé avec son cœur, avec ses tripes, appelant un chat et chat, ne modérant nullement son discours, ne répugnant pas aux attaques ad hominem contre ses adversaires. Et il a eu raison : en politique il faut tuer l’ennemi. L’attaque paie quand elle est juste, quand elle est bien ciblée, quand elle dit la vérité, quand elle met en évidence des injustices, des mensonges, des forfaitures. De ce point de vue Trump c’est l’antithèse de Marine le Pen, même si cette dernière a tenté de récupérer la victoire du milliardaire américain, espérant être élue en mai prochain à la magistrature suprême. Avec Philippot la présidente du Front national ne cesse d’attiédir son discours. Trump provoque délibérément là où Marine Le Pen veut dédiaboliser. Il assume le conflit quand elle tente d’apaiser. Qu’on pense à sa grotesque affiche : « la France apaisée ». Alors même que la France a besoin d’être alertée, réveillée, revigorée, avertie, que les Français ont besoin qu’on leur dise avec courage et sans ambages la vérité sur l’état de leur pays et sur leur avenir tragique si rien ne change et rien ne s’inverse. Trump a été la cible des mouvements féministes, antiracistes et homosexualistes pendant toute sa campagne — il a même été comparé à Hitler et à Mussolini ! — , Marine Le Pen, à l’inverse, cherche à séduire le Planning familial et le lobby LGBT. En faisant de l’avortement un droit inaliénable, en « sanctuarisant le droit des femmes à disposer de leur corps » (voir le discours de l’eurodéputé Sophie Montel lors du banquet du FN le 1er mai 2016 et les exclamations approbatrices de Marine Le Pen : « tu as raison, Sophie ! ») quand Trump, lui, confirme qu’il va nommer des juges pro-vie à la Cour suprême. Marine Le Pen et Florian Philippot peuplent le FN d’invertis notoires et traitent d’“homophobes” tous ceux qui s’imposent à cette mainmise quand Trump, pourtant libéral sur le plan des mœurs, s’oppose aux revendications du lobby LGBT qui n’a de cesse de le traîner dans la boue.

Interrogé par le journal suisse 24 heures, qui lui demande si tenir un discours anti-migratoire moins virulent que Trump comme le fait Marine Le Pen est faire fausse route, Jean-Marie Le Pen répond : « Oui. La dédiabolisation est une foutaise. Trump a démontré avec évidence qu’il faut chevaucher le vague de ce que nos adversaires appellent le populisme — c’est-à-dire les réactions incontrôlées du peuple — et ne tenir aucun compte du risque de diabolisation : c’est ainsi qu’on gagne. La dédiabolisation, ça ne marche pas ! Mais il faut de la lucidité et du courage. Marine Le Pen doit avoir le courage de dire la vérité et de faire ce qu’attendent les Français. Trump n’a tenu compte d’aucun risque supposé de la dénonciation du système. Et il a gagné ! » Et quand on demande au fondateur du FN si Trump n’est pas parfois allé trop loin dans ses propos musclés pendant sa campagne, Le Pen de rétorquer : « Je suis un adversaire résolu de la loi Gayssot. C’est vrai, je suis pour la liberté d’opinion. Je pense que le peuple doit juger des hommes politiques dans l’expression de leurs idées politiques. Les opinions doivent être libres. Car je reste persuadé qu’il y a moins de risques dans les excès de liberté que dans les excès de censure. »

A l’instar de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy tente de relancer sa campagne. A la traîne dans les sondages, l’ex-maire de Neuilly espère que le succès de Trump sera le prélude et le présage du sien. Il analyse la victoire du populiste américain comme un refus des peuples du politiquement correct, de la police de la pensée, ce qui est exact. Cependant la comparaison avec Trump est trompeuse. D’abord Sarkozy avait publiquement souhaité pendant la campagne la victoire d’Hillary Clinton, n’ayant pas de mots assez durs contre son concurrent républicain. De plus, l’ancien chef de l’Etat a dit que s’il était élu il nommerait le franc-maçon François Baroin à Matignon. Lequel ne diffère guère de Juppé et apparaît comme terne et politiquement correct sur tous les sujets. En bon laïcard, Baroin s’était même prononcé pour la suppression des crèches dans les mairies. Enfin Sarkozy a déclaré qu’au second tour de la présidentielle, en cas de duel entre François Hollande et Marine Le Pen il voterait pour le premier, preuve que l’ex-chef de l’Etat reste profondément un homme du Système et que son populisme assumé, sa droitisation momentanée ne sont que de la poudre aux yeux.

Rien ne dit que l’onde de choc ouverte par le Brexit le 23 juin et confirmée par l’élection de Trump le 9 novembre atteindra très vite la France. Sans doute notre pays finira-t-il par s’aligner, mais comme souvent avec retard et dans la douleur. A court terme on peut même craindre que l’élection de Trump ne renforce le Système actuel, les partis dits de gouvernement ayant le temps de se mettre d’accord pour éviter un tel scénario en France. De plus, comme nous l’avons dit, Marine Le Pen n’a pas les qualités de Trump. Enfin, l’Amérique est sans doute moins tétanisée, moins complexée que la France et mieux à même d’assumer majoritairement un vote de rupture. Elle ne connaît ni la loi Pleven, ni la loi Gayssot, ni la loi réprimant le délit d’“homophobie”. Le Premier Amendement de sa Constitution consacre le droit à la liberté d’expression et de communication. De plus, les citoyens américains ont le droit de porter une arme et de s’en servir pour se défendre, protéger les leurs. Autant de choses inimaginables chez nous où la légitime défense n’est nullement retenue par les tribunaux comme de nombreux faits divers navrants l’ont montré. C’est systématiquement celui qui défend ses biens et sa famille qui est mis en accusation et condamné. Il n’est donc pas sûr du tout qu’une majorité de Français soit à même de voter pour un parti d’opposition comme le Front national, à supposer d’ailleurs qu’il faille le faire, ce qui est encore un autre débat. Aussi fade et lamentable que soit ce parti aujourd’hui, il est encore jugé trop radical, trop compromettant, trop dangereux pour une majorité de nos compatriotes, ce qui en dit long sur l’état mental, moral et intellectuel de la population. Le plus probable à ce jour, même si nous espérons de tout cœur nous tromper, c’est que ce soit Juppé, le candidat chouchou du Système et des media, qui soit élu le 7 mai 2017. Or Juppé est l’antithèse absolue de Trump tant sur le fond que sur la forme. Si ce repris de justice, clone de Hollande, venait à l’emporter, on assisterait à un profond décalage historique entre la France d’une part, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’autre part. Le vent qui souffle à l’Ouest ne passerait pas par Paris. En tout cas pas tout de suite. Ce serait encore cinq ans de perdu. A moins bien sûr que l’histoire qui est le théâtre de l’imprévu en décide autrement…

Si nous nous sommes montrés plutôt élogieux sur Trump et sur sa campagne, il convient toutefois de raison garder et de ne pas faire preuve d’un enthousiasme démesuré. D’abord les pouvoirs du président des Etats-Unis d’Amérique ne sont pas illimités. Donald Trump devra faire face non seulement à la Cour suprême mais également à un Congrès resté certes majoritairement républicain mais qui est loin de lui être totalement favorable. On sait que beaucoup d’élus républicains, soit ont refusé de le soutenir, soit l’ont lâché pendant la campagne et il n’est pas sûr qu’ils lui mèneront la vie facile même s’ils font mine aujourd’hui de se rallier au vainqueur. De plus, les républicains sont loin d’avoir la majorité qualifiée au Sénat qui leur permettrait de faire voter des réformes constitutionnelles importantes. Ils ne disposent que de 51 sénateurs, il en faudrait 60. De plus, on peut compter sur les media et sur la rue — où l’on défile actuellement contre Trump comme on défilait en 2002 contre Le Pen, c’est fou comme la gauche respecte le suffrage universel quand il lui est défavorable ! — pour pourrir la vie du nouveau président septuagénaire.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Trump est un pragmatique et non un doctrinaire. Ce brillant homme d’affaires, trois fois marié à des femmes frivoles, animateur de téléréalité, vivant dans un luxe assez vulgaire, a souvent varié sur un certain nombre de sujets et rien ne garantit qu’il pourra — ou qu’il voudra — tenir toutes ses promesses électorales. L’on a déjà observé dans les discours et interviews qui ont suivi son élection un certain recentrage et une tendance à revoir nettement à la baisse ses propositions les plus audacieuses. Lors de son entretien sur CBS le 13 novembre, face à la journaliste Lesley Stahl, le président élu a ainsi semblé mettre beaucoup d’eau dans son whisky. Le 31 janvier 2016, il rétorquait sur la chaîne Fox News à propos du “mariage” homosexuel : « Si je suis élu, je vais nommer des juges à la Cour suprême qui pourraient bien changer ça. La Cour suprême n’aurait pas dû [légaliser le mariage entre “couples” de même sexe sur tout le territoire], mais laisser chaque Etat libre de l’autoriser ou non. Je serais très favorable à la nomination de juges pour abroger la loi. » Le 13 novembre, devant les caméras de CBS, son discours était passablement différent. Entouré de ses enfants et de sa troisième épouse, Melania, un ancien mannequin court-vêtu, Donald Trump a soutenu que le sujet n’était plus de son ressort : « Ça a été réglé, cette affaire s›est retrouvée devant la Cour suprême et maintenant, c›est la loi. Et ça ne me pose pas de problème. »
« Abroger et remplacer », tel était le maître-mot du milliardaire populiste au sujet de l’Obamacare, la bête noire des républicains. « Supprimer intégralement l’Obamacare », une loi d’assurance-maladie réservée aux revenus les plus modestes, comme la CMU en France et favorisant donc les immigrés, figurait d’ailleurs parmi les promesses de campagne de Donald Trump sur son site officiel. Le candidat l’assurait : cette réforme était une « horrible chose ». Pourtant, depuis son élection, le futur 45e président des Etats-Unis semble là aussi en retrait. « Obamacare sera soit amendée, soit abrogée, soit remplacée », a-t-il déclaré au Wall Street Journal. Sa rencontre, le jeudi 10 novembre, avec le président sortant, Barack Obama, qui lui aurait suggéré de conserver certaines dispositions, serait le motif de ce revirement. «Je lui ai dit que j’allais étudier ses suggestions et, par respect, je le ferai » promet Donald Trump. Le prochain chef d’Etat songerait même à conserver deux aspects de l’Obamacare qu’il « aime beaucoup ». Notamment l›interdiction faite aux assureurs de refuser un patient en raison de son état de santé et la possibilité pour des parents de faire bénéficier plus longtemps leurs enfants de leur couverture santé (jusqu’à l›âge de 26 ans).
Dans l’entretien accordé à CBS, Donald Trump a certes confirmé sa volonté de bâtir un “mur” entre le Mexique et les Etats-Unis, l’un des projets phares de son programme (« Construire un mur physique et impénétrable tout au long de la frontière Sud ») mais il a semblé là aussi lâché du lest en parlant de simples clôtures, au moins à certains endroits. « Pour certaines zones, je voudrais [des clôtures], pour d’autres un mur est plus approprié » a-t-il expliqué, avant d’ajouter avec humour : « J’excelle là-dedans, la construction ça me connaît. » Sauf que des clôtures ne sont généralement pas infranchissables.

En outre, sur l’immigration, Donald Trump semble avoir nettement revu à la baisse ses ambitions. Il ne s’agit plus de reconduire à la frontière 11 millions d’immigrés illégaux mais de 2 à 3 seulement, même s’il s’agit des plus dangereux. « Nous avons au moins 11 millions de personnes dans ce pays qui sont arrivées illégalement. Elles vont partir. Les meilleures d’entre elles reviendront, c’est un processus. Ces personnes doivent revenir légalement », estimait Donald Trump le 26 février 2016, à l’occasion d’un débat des primaires républicaines. Mais la donne a changé. Pour être honnête, il faut dire que le candidat avait déjà revu à la baisse son engagement d’expulser la totalité des 11 millions d’immigrés sans papiers présents aux Etats-Unis. Fin août, il indiquait ne vouloir reconduire que les « mauvais ». Autrement dit, les délinquants. Sur CBS le 13 novembre il déclare : « Ce que nous allons faire, c’est prendre les gens qui sont des criminels et qui ont des casiers judiciaires, qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue. Nous avons beaucoup de ces gens, 2 millions, peut-être même 3. Eux vont partir ou être mis en prison. Mais nous allons les renvoyer de notre pays, ils sont ici illégalement. Une fois la frontière sécurisée, que la situation se sera normalisée, on prendra une décision en ce qui concerne le reste des clandestins qui sont des gens très bien. » Espérons pour les Américains qu’il tiendra parole sur ce point.

Enfin, il ne faut pas oublier que si Trump souhaite un rapprochement bienvenu avec la Russie de Poutine et qu’il considère que le seul ennemi en Syrie c’est l’Etat islamique et non Bachar El Assad, ce qui est là encore faire preuve de bon sens, s’il s’est montré pendant sa campagne favorable à une politique étrangère moins interventionniste, moins belliciste, il s’est toutefois affiché comme un soutien quasiment inconditionnel de l’entité sioniste (sans cela, aux Etats-Unis, il n’aurait eu évidemment aucune chance de gagner comme le reconnaissait le nationaliste et révisionniste David Duke qui s’est réjoui de sa victoire) et s’est dit favorable à une révision de l’accord sur le nucléaire entre l’Irak et les Etats-Unis. Si le président élu met en application cette promesse de campagne, le caractère belliqueux voire belliciste de son administration serait plus prononcé encore que celui de l’administration Obama, ce qui serait un comble. Nous savons aussi qu’il ne sort quasiment jamais rien de bon de la démocratie et que Haider en Autriche et Berlusconi en Italie qu’on présentait comme très à droite ont beaucoup déçu en leur temps à l’épreuve du pouvoir. Nous jugerons donc sur les actes le président américain qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2017. Sans a priori négatif, sans malveillance mais avec objectivité et vigilance.
En attendant, et quel que soit ce que nous réserve l’avenir, ne boudons pas pour l’heure notre plaisir devant la déconfiture de toute une camarilla et devant la réaction saine et de bon sens du peuple américain manifestement capable du pire comme du meilleur.

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RIVAROL http://www.rivarol.com/Editorial.html